On est rentrés en France après Tacoma avec un mélange de nostalgie et d’élan. Ce genre de voyage te remue un peu, forcément. Tu rentres, t’as l’impression d’avoir grandi, changé. T’es plus tout à fait le même. Mais autour, tout est pareil. Les cours ont repris, les boulots aussi. Le métro-boulot-dodo version ingénieur, avec ses horaires, ses deadlines, ses “tu feras ça pour hier ?” Au début, on était motivés. C’était la fin des études, un pas vers l’indépendance, un peu d’argent sur le compte. On faisait les choses bien. Mais très vite, on a commencé à étouffer. Pas parce que c’était insupportable, mais parce que ça ne nous ressemblait pas. “On se regardait parfois après une journée, et on se disait : on fait quoi là ? On est heureux, vraiment ? Ou juste dans le flot, comme tout le monde ?” Zoé a bossé cinq ans. Arthur trois. On a donné, on a appris. Mais petit à petit, l’enthousiasme a laissé place à l’usure. On ne voulait pas se contenter de survivre entre deux week-ends. On n’avait pas fait tout ce chemin ensemble pour rester figés là, à regarder nos rêves de loin. Alors l’idée a germé. Au début, c’était juste un fantasme du genre “un jour, on partira”. Puis ça s’est transformé en discussions sérieuses. Puis en plans. Puis en billets d’avion. “On a repensé à Tacoma. À ce qu’on avait été capables de faire à deux. À comment on se soutient, comment on rit même quand c’est dur, comment on se pousse l’un l’autre.” On s’est dit qu’on n’allait pas attendre un moment idéal. Qu’on allait le créer, notre moment. Parce que c’est maintenant qu’on est jeunes, curieux, et pleins d’idées. Alors on a décidé de faire une pause dans nos carrières. Une vraie. Sans date de retour. De partir. Loin. À l’aventure. Et de tout documenter. C’est là qu’est né Globeseekers. Pas comme un “compte Insta voyage” de plus, mais comme un projet de vie, une bulle d’air et de création, à notre image. Simple, sincère, drôle, sans blabla. “On veut raconter ce qu’on vit. Ce qu’on découvre. Ce qu’on rate. Ce qu’on apprend. À notre façon. Sans filtre. Sans chercher à faire joli. Juste à faire vrai.” On s’est lancés là-dedans comme dans une nouvelle expédition, ensemble. Parce qu’on a envie de montrer que c’est possible : De changer de vie. De suivre ses élans. De rêver grand, à deux. Et ce n’est que le début.